Assistant(e)s dentaires de niveau 2 : on avance !

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°43 - 8 décembre 2021
Information dentaire

Appelez-moi AMBD : Assistant en Médecine Bucco-Dentaire. C’est le nouveau nom que porteront très probablement les « assistant(e)s dentaires qualifié(e)s de niveau 2 », ces « hygiénistes à la française » dont on parle depuis maintenant plus de cinq ans. Le dossier avance. Un consensus s’est dégagé en Commission paritaire pour l’emploi et la formation professionnelle (CPNE-FP), instance composée de représentants des syndicats salariés et patronaux. Le consensus n’existe pas que sur le nom : la liste des compétences et des formations conduisant à ce nouveau titre est également validée. « Les référentiels sont prêts, il ne nous manque plus que des relais politiques pour faire avancer ce dossier, car, au ministère de la Santé, personne ne nous répond. Les élections présidentielles à venir et les débats sur l’accès aux soins nous permettront peut-être d’aboutir », a estimé Doniphan Hammer, membre de la CPNE-FP pour Les CDF, lors d’une conférence sur ce dossier à l’occasion du dernier congrès de l’ADF.

Côté compétences, un AMBD, toujours « sous la responsabilité et le contrôle effectif » du chirurgien-dentiste, sur sa prescription et uniquement sur des dents saines (non pathologiques), pourra :

  • pré-consultation : réaliser l’anamnèse médicale et renseigner le dossier médical, remplir le schéma dentaire après examen buccal, s’assurer du consentement éclairé du patient, enseigner la nécessité d’une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et prescrire du matériel permettant le contrôle de plaque, effectuer les tests salivaires PST (facteurs de risques parodontaux) ;
  • actes prophylactiques : appliquer gels et vernis fluorés sur tissus sains, sceller des sillons, réaliser un aéropolissage, faire un détartrage supra-gingival et un polissage ;
  • actes prothétiques : nettoyer des prothèses (extra-oral), remplacer un pansement provisoire, préparer des modèles d’études en plâtre (coulée, taille) et réaliser des gouttières, donner des explications au patient sur la mise en place et l’entretien des prothèses amovibles ;
  • actes ODF : essayer des gouttières de transfert (collage indirect) et, après leur mise en place par le praticien, polymériser, faire l’essayage de gouttières passives, contrôler l’intégralité des attelles et les recoller, poser des séparateurs, déposer arcs et ligatures, poser une protection sur un bracket en cas de blessure, montrer au patient l’activation d’un vérin disjoncteur ;
  • actes radiographiques : réaliser des radiographies intrabuccales de diagnostic, extra-buccales (panoramique, téléradiographie) (doses inférieures à 30 mSVt), faire des photographies intra et extra-orales ;
  • actes de chirurgie : préparer et accompagner le patient avant et après l’acte opératoire, gérer l’asepsie intra et extra-orale, assurer une surveillance post-chirurgicale, contrôler l’hémostase post-chirurgicale, retirer des fils ;
  • parcours du patient : donner des conseils, pré, per et post-opératoires, présenter aux patients des plans de traitement et des devis, éduquer à la santé bucco-dentaire individuelle et collective (EHPAD), former des aidants, éduquer à la santé après formation (addictions, obésité, etc.), contrôler et évaluer des séances d’hygiène et de contrôle de plaque.
    On notera l’absence des prises d’empreintes manuelles ou optiques qui sont pourtant monnaie courante, notamment en ODF.

Côté formations, les assistant(e)s avec au moins deux années d’expérience pourront suivre des formations de 600 à 800 heures en alternance pendant 24 mois, dont « 2 mois intensifs » (hors cabinet). En plus d’un tronc commun, trois spécialités seront proposées (médecine bucco-dentaire, prophylaxie, imagerie) ainsi que des unités d’enseignement complémentaires en chirurgie, ODF, endo-paro et prévention.
Seront également éligibles à ces formations les titulaires d’une licence option santé, les diplômés d’État (infirmier, etc.) après 6 mois de stage en cabinet comme AD1 et une évaluation. Les hygiénistes de l’Union européenne obtiendront directement ce titre d’AMBD après contrôle (notamment de niveau de langage) d’une « Commission assistant dentaire » spécifique.

Plusieurs questions restent à trancher : le nombre d’AMBD à former chaque année pour couvrir les besoins, le financement de la formation, le nombre d’AMBD par praticien (en principe pas plus d’un) et les salaires. Ces derniers pourraient rejoindre les niveaux de ceux des hygiénistes en Allemagne, autour de 2 200 € nets à temps complet (35 heures).

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